Dans le cadre des Hautes Etudes du Gout, Morgane Forest a travaillé sur la notion de beauté en Gastronomie. « Comment évaluons-nous un plat ou sa représentation visuelle ? Quels sont les éléments qui entrent en compte dans cette évaluation ? » Ce sont les questions auxquelles elle a essayé de répondre.
Voici en quelques lignes un avant-gout de ces recherches :
Beauté et Gastronomie partagent les notions de nature, de culture et d’émotions, et jouent sans cesse de ces 3 facettes.
Il existe bien une esthétique de l’alimentaire, une beauté des ingrédients, des plats. Cette beauté fait partie intégrante du plaisir de la dégustation. Elle initie une première impression sur ce que nous allons consommer et elle implique un scénario gustatif plus complet.
En ce qui concerne le plat réel, celui qui se trouve devant nous et que nous allons ingérer, le « beau » se base sur l’émotion positive qu’il nous procure. Une belle assiette, c’est surtout cette multisensorialité et ce profond sentiment de joie qui nous envahissent… Le beau complète, enrichit, anoblit les saveurs, les textures, les odeurs.
En ce qui concerne la représentation du plat (packagings et livres de cuisine), le beau est une mise en scène chargée de multi-sensorialité. Cette multisensorialité est reconstruite et s’appuie sur notre culture et les courants qui traversent notre époque. Il existe un vrai décalage esthétique entre ce que nous voyons et ce que nous consommons, entre la promesse et la réalité, entre la sensorialité visuelle d’un packaging et la sensorialité concrète.
On peut alors s’interroger sur l’impact de ce décalage dans le futur : jusqu’à quel point sommes-nous capables de supporter au quotidien ce décalage entre réel et imaginaire ?
Et du coup, dans la logique de l’industrie alimentaire de demain… Quelles sont les conditions et les leviers concrets pour un mix efficace entre imaginaire et réel ?